Bulletin 30

Préface

Pour ce 30e numéro des Bulletins, LA CHAMBRE BLANCHE amorce un virage majeur dans la diffusion et l’archivage de ses activités. Afin de s’ouvrir aux multiples possibilités qu’offre le numérique, le présent numéro et les suivants sont désormais accessibles dans une plateforme web, nourrie par des dizaines d’auteurs issus d’un vaste horizon de pratiques, de domaines de la pensée et de la création. LA CHAMBRE BLANCHE souhaite élargir son lectorat et lui faciliter l’accès à ses contenus par les terminaux mobiles et les canaux de diffusion virtuels. Cette récente innovation nous invite également à expérimenter et à réfléchir aux multiples spectres des «ouvriers qui travaillent à la culture de l’échange.»1 Au cœur des textes numériques, des liens nous mènent désormais à des vidéos et des œuvres sonores sont disponibles à l’écoute: sortes de repères sensibles et lieux de partage nous permettant de mieux ressentir la densité des objets et œuvres qui ont occupé l’espace d’exposition du centre, ou encore qui y ont été conçus. Avec ce nouveau tournant numérique, les Bulletins objectivent cette nécessité intérieure de décrire le monde sous forme d’inventaire sensible, de le circonscrire dans les moindres détails des objets et des lieux familiers que nous traversons, comme pour pouvoir mieux y garder pied.

C’est d’ailleurs de cette idée de la matérialité des médias dont il est question dans le texte William Engalen : Verstrijken de Maxime McKinley. Introduit par une pièce sonore tirée d’un concert de Verstrijken avec Caroline Béchard, Annie Morrier et Suzanne Villeneuve, présenté à LA CHAMBRE BLANCHE, le vendredi 11 novembre 2005, ce texte relève les multiples croisements entre arts visuels, musique et architecture dans la démarche de l’artiste néerlandais. Le riche réseau de références hétérogènes mis en relation par l’auteur témoigne du nomadisme conceptuel et méthodologique de l’artiste. On retrouve également cette forme nomade et hybride dans le projet d’Alfonso Arzapalo, présenté du 18 octobre au 18 décembre 2005. À cet égard, Jean-François Côté nous donne à penser le réseau de métaphores architecturales et politiques que nourrissent l’espace de la ville et celui de la galerie de LA CHAMBRE BLANCHE dans le travail photographique d’Arzapalo. Juste après, un texte de Marie-Lucie Crépeau décrit un dialogue analogue entre l’artiste et la ville au cœur du travail de recherche de l’artiste Brésilien Frederico Câmara, en résidence en janvier et février 2006. Animé par l’environnement hivernal de Québec, ville francophone, Câmara a profité de son séjour pour alimenter ses réflexions sur la façon dont lui-même et les gens composent et perçoivent leur environnement naturel, culturel et social. Dans Zone audio temporaire, Hélène Matte souligne pour sa part le caractère immatériel de l’installation audio de Daniel Joliffe et de Kristen Roos. L’auteure nous parle de ces œuvres composées de sons glanés au cœur de la ville, dans les parcs, les bars à proximité, les rues, ou par des entrevues menées auprès des habitants du quartier Saint-Roch arpenté par les artistes. Dans la galerie de LA CHAMBRE BLANCHE, l’installation sonore nous permet de penser et de vivre autrement l’expérience d’écoute de la ville. Elle nous introduit à de nouvelles territorialités immatérielles qui traversent ces lieux que nous fréquentons au quotidien.

Avec leur puissance de suggestion, les artéfacts qui les composent, et leurs manières diverses d’habiter l’espace, les projets abordés dans ce 30e Bulletin proposent donc une absence de sens univoque. Ils ravivent ce niveau de conscience plus large où les espaces sont vécus comme des étendues de multiplicités indissolubles.

Cauquelin, Anne. 2006, Fréquenter les Incorporels: contribution à une théorie de l’art contemporain. Paris : PUF, Coll. Lignes d’art. p. 90.

Cynthia Fecteau

Artistes : Alfonso Arzapalo, Frederico Câmara, William Engelen, Daniel Joliffe et Kristen Roos.

Auteur·rice·s : Jean-François Côté, Marie-Lucie Crépeau, Hélène Matte et Maxime McKinley.
Pour ce 30e numéro des Bulletins, LA CHAMBRE BLANCHE amorce un virage majeur dans la diffusion et l’archivage de ses activités. Afin de s’ouvrir aux multiples possibilités qu’offre le numérique, le présent numéro et les suivants sont désormais accessibles dans une plateforme web, nourrie par des dizaines d’auteurs issus d’un vaste horizon de pratiques, de domaines de la pensée et de la création. LA CHAMBRE BLANCHE souhaite élargir son lectorat et lui faciliter l’accès à ses contenus par les terminaux mobiles et les canaux de diffusion virtuels. Cette récente innovation nous invite également à expérimenter et à réfléchir aux multiples spectres des «ouvriers qui travaillent à la culture de l’échange.»1 Au cœur des textes numériques, des liens nous mènent désormais à des vidéos et des œuvres sonores sont disponibles à l’écoute: sortes de repères sensibles et lieux de partage nous permettant de mieux ressentir la densité des objets et œuvres qui ont occupé l’espace d’exposition du centre, ou encore qui y ont été conçus. Avec ce nouveau tournant numérique, les Bulletins objectivent cette nécessité intérieure de décrire le monde sous forme d’inventaire sensible, de le circonscrire dans les moindres détails des objets et des lieux familiers que nous traversons, comme pour pouvoir mieux y garder pied.

C’est d’ailleurs de cette idée de la matérialité des médias dont il est question dans le texte William Engalen : Verstrijken de Maxime McKinley. Introduit par une pièce sonore tirée d’un concert de Verstrijken avec Caroline Béchard, Annie Morrier et Suzanne Villeneuve, présenté à LA CHAMBRE BLANCHE, le vendredi 11 novembre 2005, ce texte relève les multiples croisements entre arts visuels, musique et architecture dans la démarche de l’artiste néerlandais. Le riche réseau de références hétérogènes mis en relation par l’auteur témoigne du nomadisme conceptuel et méthodologique de l’artiste. On retrouve également cette forme nomade et hybride dans le projet d’Alfonso Arzapalo, présenté du 18 octobre au 18 décembre 2005. À cet égard, Jean-François Côté nous donne à penser le réseau de métaphores architecturales et politiques que nourrissent l’espace de la ville et celui de la galerie de LA CHAMBRE BLANCHE dans le travail photographique d’Arzapalo. Juste après, un texte de Marie-Lucie Crépeau décrit un dialogue analogue entre l’artiste et la ville au cœur du travail de recherche de l’artiste Brésilien Frederico Câmara, en résidence en janvier et février 2006. Animé par l’environnement hivernal de Québec, ville francophone, Câmara a profité de son séjour pour alimenter ses réflexions sur la façon dont lui-même et les gens composent et perçoivent leur environnement naturel, culturel et social. Dans Zone audio temporaire, Hélène Matte souligne pour sa part le caractère immatériel de l’installation audio de Daniel Joliffe et de Kristen Roos. L’auteure nous parle de ces œuvres composées de sons glanés au cœur de la ville, dans les parcs, les bars à proximité, les rues, ou par des entrevues menées auprès des habitants du quartier Saint-Roch arpenté par les artistes. Dans la galerie de LA CHAMBRE BLANCHE, l’installation sonore nous permet de penser et de vivre autrement l’expérience d’écoute de la ville. Elle nous introduit à de nouvelles territorialités immatérielles qui traversent ces lieux que nous fréquentons au quotidien.

Avec leur puissance de suggestion, les artéfacts qui les composent, et leurs manières diverses d’habiter l’espace, les projets abordés dans ce 30e Bulletin proposent donc une absence de sens univoque. Ils ravivent ce niveau de conscience plus large où les espaces sont vécus comme des étendues de multiplicités indissolubles.

Cauquelin, Anne. 2006, Fréquenter les Incorporels: contribution à une théorie de l’art contemporain. Paris : PUF, Coll. Lignes d’art. p. 90.






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