Bio
Née en Estrie en 1988, Cynthia Fecteau vit et travaille à Québec depuis 2007. Elle détient une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval. En 2012, elle recevait la Bourse Hydro-Québec ainsi que le Prix Tomber dans l'Œil, suivis de la Bourse René-Richard en 2013. Ses recherches picturales ont été présentées à l’Œil de Poisson (QC) et dans des expositions collectives à Art Mûr (Mtl) et au Musée du Bas-Saint-Laurent (Rivière-du-Loup). Elle collabore avec Espace-Sculpture et a récemment écrit une publication sur l'artiste Jeffrey Poirier éditée par la Galerie L'Œuvre de L'Autre. Elle poursuit, au printemps 2014, ses recherches au sein d’une résidence de recherche à LA CHAMBRE BLANCHE (QC).
Démarche
Par mes gestes près du corps en peinture et mes écrits, je poursuis une réflexion sur les rapports qu’entretiennent le corps et la pensée dans leur relation à l’espace. La peinture et l’écriture constituent dans ma démarche des zones de rencontre au sein desquelles l’expérience du corps, ses mouvements et ses postures, la pensée, s’entrelacent de façon indissociable. En peinture, je peins des surfaces monochromes par le contact direct de mes mains dans la matière. Ainsi, l’acte de peindre amène tout un pan de l’expérience reposant sur les sensations et les perceptions du corps. Le regard décèle à la surface des tableaux d’infimes variations matérielles changeantes selon la position adoptée par le corps dans l’espace, des effleurements, des souvenirs de corps qui prolongent ce dialogue. Je m’intéresse aux différentes conditions d’attention générées par ces expériences : engagement corporel dans la matière et l’espace, errance physique/psychique, attention à la présence des choses. Par l’écriture, j’étaye ces relations dans une temporalité seconde, en dehors des actions immédiates du corps. Sous ce rapport, l’expérience d’écrire se révèle dans un après-coup et se double d’une dimension critique. Elle se construit à partir du sens initial qui émane de la relation entre mon corps, la matière, l’espace et la pensée. Avec le recul physique et temporel, l’écriture témoigne de cette rencontre et se révèle aussi à travers elle. Ma position dans l’écriture est d’interpréter ces mouvements, de leur donner consistance par les mots; de les habiter autrement. Au sein de ma résidence à La Chambre Blanche, je vais poursuivre les recherches théoriques et écrites commencées il y a quelques mois au sujet des récents dispositifs sculpturaux de l’artiste Jeffrey Poirier. Ce sera l’occasion d’aborder la corporéité de manière élargie, dans une réflexion touchant les dispositifs (architecturaux, matériels et virtuels, politiques) qui agissent sur la perception du corps et de la pensée, l’attitude créatrice, l’espace du corps, l’habiter. En allant vers la démarche d’un autre artiste, ce projet entend donner un espace aux dialogues entre les pratiques et la rencontre des expériences.