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1995 320 pages Texte en français et en anglais

Artistes : Céline Allard, Patrick Altman, Michel Asselin, Julien Babin, Andrée Baillargeon, Lise Bégin, Miguel Berlanga, Isabelle Bernier, Andrée Boily, Sylvie Bouchard, Gilbert Boyer, Jean-Luc Brisson, Barbara Burkhardt, Gaétan Cantin, Janet Cardiff, Nathalie Caron, Francine Chaîné, François Chevalier, André Clément, Marie-Andrée Côté, Florent Cousineau, Michael Davidson, Sylvie Fortin, Sylvie Gagné, Claudie Gagnon, Monika Kin Gagnon, Gwylène Gallimard, Josephine Gear, Denyse Gérin, Valérie Gill, Françoise Girard, Michel Goulet, Manon Guérin, Renée Van Halm, Jamelie Hassan, Carl Johnson, Shelagh Keeley, Marlene Klassen, Louis Lafontaine, Marie-France Lavoie, Cécile Létourneau, Michèle Lorrain, Liz Magor, Deborah Margo, John McEwen, Claire Meunier, François Michel, Evelyn Mitsui, François Morelli, Johanne Noël, Jeffrey Norgren, Etienne Ozan-Groulx, Isabelle Ozan-Groulx, Sylvie Parent, Guy Pellerin, Guy Perron, Mireille Perron, Jacques Pettigrew, Jocelyn Philibert, Karen Pick, Jeanne Randolph, Cyril Reade, Béatrice Reuillard, Hélène Rochette, Jann Rosen-Queralt, Paul-Émile Saulnier, Mario Scattoloni, Helga Schlitter, Kitty Scott, Bouna Medoune Seye, Hideho Tanaka, François Vallée, Louise Viger, Paul Walty.

Auteurs : Daniel Béland, Marie-Lucie Crépeau, Marie-Michèle Cron, Guy Durand, Sylvie Fortin, Richard Gagnier, Donald Goodes, Carl Johnson, Laurier Lacroix, Patrice Loubier, Lisanne Nadeau, Jeffrey Norgren, Mario Scattoloni

Avant-propos C’est en février 1982 que LA CHAMBRE BLANCHE propose, pour la toute première fois en ses murs, ce qu’elle a tout d’abord nommé la formule de l’«artiste en résidence», puis la «résidence d’artiste». Treize années au cours desquelles ce concept a connu un développement vivant, marqué par une volonté constante d’en réévaluer les principes.

Le désir d’aborder sous un nouvel angle la production en arts visuels et d’interroger le processus même de création aura animé et anime encore aujourd’hui nos débats les plus importants. La résidence est devenue au cours des ans un défi de tous les instants, exigeant de notre vigilance et créativité, tout en constituant le lieu d’une écoute toujours plus sensible des mouvances de l’art actuel.

Cet ouvrage en trois volets vise le rappel, à notre mémoire parfois défaillante, d’un acquis qui éclaire encore aujourd’hui nos intentions et nos actions. Le premier volet de cet ensemble porte essentiellement sur les six années de résidences réalisées dans un local du 549, boulevard Charest Est, un édifice aujourd’hui disparu que nous avons habité de 1981 à1988. Ce premier volet touche également une suite de résidences réalisées sur une période s’échelonnant de 1988 à 1993, soit de notre déménagement dans nos locaux actuels, à la célébration de notre quinzième anniversaire.

Il s’agit pour nous d’une période de transition fertile où plusieurs questions de première importance furent posées, non sans incertitude et sans doute, mais dont les résultats enrichissent notre position actuelle. Là furent entre autres mis en question : le caractère « immaculé» de nos espaces de la rue Christophe-Colomb dans le contexte d’interventions tenant compte du lieu, l’importance de l’in situ dans notre définition de la résidence, la fréquence et l’importance que nous voulions donner, au sein de notre programmation, à ce type de production. D’autres questionnements viendront plus particulièrement nourrir ce concept au cours du quinzième anniversaire du collectif.

Les deuxième et troisième volets de cette trilogie concernent ce quinzième anniversaire dont la programmation marque un pas décisif dans l’histoire de la résidence d’artiste telle que proposée par LA CHAMBRE BLANCHE jusqu’à ce jour. Cette année de programmation visait exclusivement à raffiner et à consolider notre questionnement. Dans le contexte de ce momentum, de cette période privilégiée et distincte, faire le point sur la résidence signifiait déstabiliser nos habitudes de programmation et tenter de nouveaux défis. L’année 1993 s’est ainsi amorcée par l’événement majeur «Chambre d’hôtel» à l’occasion duquel quinze artistes réalisèrent autant de résidences dans des établissements hôteliers de la ville. Nous avons par la suite structuré notre année de programmation en excluant temporairement le mode de présentation de type «exposition» et en organisant exclusivement des résidences, lesquelles étaient jumelées à des résidences d’écriture.

Cette formule, comme nous le verrons, donna lieu à des modes de collaboration diversifiés dont nous mesurons encore aujourd’hui les effets. Cette avenue nouvelle nous a en outre permis d’affirmer notre intérêt pour une réflexion touchant l’écriture sur l’art dans ses formes les plus actuelles. Non seulement ce principe, ou devrait-on dire ces balises, se voulaient-elles à l’écoute des expérimentations les plus récentes dans le domaine de la critique d’art, mais elles se présentaient essentiellement comme un catalyseur permettant à plusieurs créateurs et créatrices d’aborder leur production sous un autre jour.

Les volets deux et trois de cette publication touchent donc respectivement l’événement «Chambre d’hôtel» et la présentation en salle de notre quinzième année de programmation. Ce quinzième anniversaire aura permis de cerner plusieurs lieux de réflexion autour des quels évolue notre conception de ce que peut être la résidence : de quelle manière se fait l’équilibre entre l’importance d’un travail de recherche individuelle et le contact avec le public, les modalités possibles de résidences d’artistes réalisées à plus d’un créateur et l’importance du résultat versus la qualité d’une présence individuelle axée sur l’échange. Chacun des trois volets de cette publication met en lumière des enjeux distincts.

Si la présentation de deux volets touchant notre quinzième anniversaire constitue un prolongement de cette même année de programmation, la première partie de cet ouvrage prend un caractère tout autre. En effet, quel étrange phénomène que ce regard sur le passé, cette situation nouvelle que vivent désormais les centres d’artistes québécois et canadiens, de colliger les traces d’activités antérieures, de les mettre en perspective, d’en évaluer la pertinence actuelle et d’ajouter ainsi à l’expérience d’une lecture usuellement en temps simultané, la richesse d’une lecture à distance. Se bâtir une histoire, donc choisir, pour un temps, de passer de l’action et de la spéculation à l’analyse rétrospective.

Mais pouvons-nous véritablement parler de «regard rétrospectif» au sens strict du terme au moment où la production de cette publication portant sur douze années d’activités se veut tout d’abord un outil venant nourrir des préoccupations que nous mettons au premier plan de notre travail actuel? Comment pourrait-on y voir un geste parallèle puisque cette fameuse question demeure et s’impose de plus belle : «Qu’est-ce que la résidence d’artiste? Que voulons-nous qu’elle soit aujourd’hui?» Car sa teneur, sa couleur et son pouvoir de renouvellement ne peuvent s’inscrire pour nous dans l’établissement d’une définition exclusive et immuable. Ce regard vers ce que nous avons accompli constitue donc davantage un éclaircissement de notre cheminement, un regard lancé vers l’arrière afin de mieux saisir le profil du sentier parcouru.

Analyser, classifier et regarder l’orientation de nos actions passées devient partie prenante de notre travail actuel, travail de spéculation constante toujours plus fort de cette histoire en mémoire, assumée mais remise en cause à chaque moment de nos choix présents. Cet ensemble d’œuvres analysées ici ne dessine donc qu’un seul et même parcours, l’affirmation d’un engouement d’une passion qui nous hante et nous nourrit tour à tour et que nous voulons partager avec vous. Puisque tous nos gestes recherchent le dépassement des préconceptions rassurantes et de l’isolement d’un processus créateur qui se veut à l’affût de l’autre.






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