Temporalité

Artistes : Anne Barbier, BGL, Gilbert Boyer, François Chevalier, Murielle Dupuis-Larose, Michael Fernandez Fernandez, Andrew Forster, Pierre Giner, Neva Gotthilf, Mariella Mosler, Sheila Nadimi, Anne-Marie Ninacs, Guillaume Paris, Bertrand R. Pitt, Jocelyn Robert, Lyla Rye et Reva Stone

Autrices et auteurs : Ami Barak, Gilbert Boyer, Sophie Duplaix, Michael Fernandez Fernandez, Bishnupriya Ghosh, Carl Johnson, Laurent Lavoie, Patrice Loubier, Christof Migone, Lisanne Nadeau, Guy Sioui Durand.

En 1998, LA CHAMBRE BLANCHE mettait sur le pied une programmation annuelle à l’occasion de laquelle était exploré le thème du temps. Cette année thématique a coïncidé avec nos vingt ans, un anniversaire que nous avons désiré souligner par la mise en place d’événements appelés à nourrir une réflexion sur l’art actuel et, plus spécifiquement, sur notre mandat.

On se souviendra que le quinzième anniversaire de LA CHAMBRE BLANCHE avait donné lieu à une vaste réflexion portant sur la résidence d’artistes. 1998 devait donc constituer une autre phase importante dans ce processus d’exploration de ce qui constitue le principal moteur de notre action sur le plan de la recherche et de la diffusion des pratiques installatives et in situ. C’est évidemment à la dimension sociétale que nous avons voulu faire entre autre référence au moment de soulever la question de la temporalité. Le passage au nouveau millénaire, malgré l’arbitraire de ce calcul temporel, nous aura tous touchés a différents degrés. Il aura certes été l’occasion de poser la question du temps, de prendre le temps de réunir penseurs, artistes et auteurs autour de ce thème qui, malgré son apparente abstraction, touche nos vies dans les aspects les plus quotidiens. L’on pense aux changements brusques qu’a entraînés l’apparition de nouveaux modes de communication, l’on pense aussi, dans un autre ordre d’ide, au syndrome du manque de temps qui devient la caractéristique d’une certaine génération du cellulaire et du portable.

Poser la question du temps relevait donc d’une lecture critique de nos modes de vie actuels. Accélération, télescopage du temps, manque de temps, perte du poids rassurant du passé, perte des grands récits et impossibilité de se projeter vers l’avenir. Il serait toutefois faux d’affirmer que ce constat d’ordre social et philosophique est l’unique source de notre intérêt pour ce thème. Force est de constater que, par la volonté d’ouverture de notre mandat et par la constante remise en question de nos attitudes, notre programme de résidence a permis, au cours des dernières années, d’accueillir des propositions d’art qui nous ont donné l’occasion d’approfondir notre analyse du temps comme médium même de ces œuvres.

Bien plus, ce programme s’est articulé dans une souplesse toujours plus grande des conditions d’inscription et de réception des œuvres, permettant ainsi l’introduction d’un champ plus vaste d’interventions. La perméabilité des périodes de production et de diffusion que nous continuons de proposer aux artistes invités dans le cadre de notre programme de résidence a ouvert la porte à de nombreuses œuvres à caractère évolutif, qu’il s’agisse de work in process ou d’interventions se structurant en une suite d’étapes constituant une identité toujours renouvelée. La commande d’œuvres in situ, conçues pour des sites spécifiques, entraîne en outre une réflexion sur l’apparente «éphémérité» de ces interventions.

Il n’était donc pas fortuit de pointer le temps comme élément central de ce qui anime aujourd’hui notre action. Nous avons, pour ce faire, choisi maintes avenues. Le projet «Métronome» nous a permis, d’entrée de jeu, de jeter un regard historique singulier sur notre parcours, marquée par la rencontre d’individus qui, pour la plupart, habitent encore notre présent. L’événement «Temporalité» nous a permis de créer un momentum dans le cours de cette année thématique d’affirmer l’engagement de LA CHAMBRE BLANCHE dans la mise en place d’événements tentaculaires introduisant des pratiques d’art dans le tissu urbain et social.

Enfin, six résidences individuelles ont constitué autant de moments intenses d’échanges et de transformation de notre environnement physique et intellectuel. Cette publication se veut à la fois un constat et une invitation à redécouvrir ces propositions extrêmement diversifiées d’artistes du Québec, du Canada et de l’étranger. Comme à notre habitude, nous avons souhaité donner espace et temps à chacune de ces interventions.

Des essais d’auteurs et d’auteures de toutes provenances permettent donc à chacune des œuvres de prendre toute sa place en accord avec le thème et bien au-delà, dans le respect de leur caractère plurivoque.

Lisanne Nadeau






Vous aimez?

Partagez cette programmation sur les différents réseaux sociaux.

Partage: