Mue

Vendredi 08 février 2002

Thierry Froger |

Vendredi 08 février 2002

L’artiste proposa au cours de sa résidence la construction évolutive d’un corps hybride, impossible et morcelé. Il invita les visiteurs à un prélèvement photographique d’un fragment de leur corps ; intégrés à des images préexistances, ces fragments sont projetés dans l’espace et utilisent le public comme surface-écran. Le transport des images – d’un continent à l’autre, d’un corps à l’autre par la projection – et les apparitions/disparitions de corps fantômes amènent une modification précaire de leur échelle et des surfaces qui les accueille, pour enfin illuster la structure symbolique du corps humain. La projection devient alors un processus d’échange, opérant un transfert du corps-sujet au corps-écran.

Mue (détail)Mue (détail)Mue (détail)


Bio

Thierry Froger vit et travaille à La Bernardière, près de Nantes (France). Il a étudié à l’École Régionale des Beaux-Arts de Nantes. Depuis 1996, il a participé à plusieurs expositions collectives, entre autres à la galerie Ipso Facto (Nantes), à la galerie Glassbox (Paris) et au Centro de Arte Joven (Madrid). En 1998, il réalisait ses premières expositions individuelles à Nantes : Les suaires, à la Galerie Plessis, et Les mauvaises figures, à Oximore. En 2000, il présentait Partout où il n’y aura rien à l’Espace Diderot (Rezé).

Démarche

Le travail de Thierry Froger est principalement constitué – mais pas uniquement – d’installations avec projections : diapositive, vidéo, super-8. Au cœur de ce travail, le dispositif de projection est questionné et décliné, matériellement et symboliquement, comme un transport des images : transport de l’image d’une source lumineuse à un écran (drap, objet, corps) qui la révèle ou la brouille, la modifie ou l’annule, et transport des images dans l’histoire des signes iconiques (greffes, échos, substitutions, réminiscences) à l’âge médiatique qui les rend d’autant plus fragiles qu’elles prolifèrent. Traversant autant l’histoire de la peinture que celle du cinéma, le projet de Thierry Froger s’attache ainsi à interroger les images et les corps - la pellicule et la peau - à travers leur capacité d’apparition et de disparition : suaires, revenants, figures et monstres, décapités, Vénus, icônes, pin-up, ombres douces, écorchés, fantasmes, mues et filigranes, momies… Des fantômes.




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