Adjugé!

Emmanuel Barrault |

Le 8 février 2003, Emmanuel Barrault, en collaboration avec LA CHAMBRE BLANCHE, organisera la vente aux enchères d'une oeuvre d'art numérique d'un genre nouveau, puisque la forme de cette oeuvre sera construite et modifiée par le montant des enchères. Tant que l'oeuvre n'aura pas rencontré le désir d'un acheteur, elle restera figée dans sa forme initiale : inexistante. Dès qu'une enchère aura été proposée, l'oeuvre prendra vie, laissant à l'acheteur la surprise de ce qu'il vient potentiellement d'acquérir. Les enchères suivantes bouleverseront chacune à leur tour son apparence, tantôt imperceptiblement, tantôt radicalement et ainsi de suite durant les deux semaines de sa mise en vente au terme desquelles le dernier enchérisseur l'emportera.


Bio

- Après les grèves estudiantines de 86 (projets Monory-Devaquet), je décide de plus jamais refoutre les pieds dans un lycée. - Je quitte la maison. - Petits boulots, manutention, coursier. Pèriode professionnellement sans intérèt, mais durant laquelle je monte quelques groupe rock où je suis successivement batteur, guitariste, chanteur. Pas mal de bonnes choses, beaucoup de concert, mais jamais de disques. - Je rentre comme coursier dans un journal d’extrême gauche tenu par les copains de Gilles Deleuzes. L’Autre Journal. Pour résumer ce canard, on peut dire qu’il fut financé un temps par les fonds secret de l’Elisée, non par amitié socialiste, mais parce que son rédacteur en chef, Michel Butel, avait fait miroité à Mitterrand une suite d’interview avec Marguerite Duras. L’Autre Journal était un repère de voyous romantiques que j’ai immédiatement adoré. J’y fut un court temps photographe. - Faillite de l’Autre Journal. Sur les conseils de Butel, je monte mon propre journal avec un comparse. La Porte. 50000 exemplaires en kiosque dans toute la France. On tient sept numéros, on arrête, épuisés et ruinés. Mais l’aventure continuera à payer longtemps. D’abord parce que j’y ai appris la PAO, ensuite parce que j’y ai rencontré tous les gens qui influencent ma vie aujourd’hui encore. - Pour vivre je deviens graphiste free lance. Pendant longtemps, je bosse avec des petites sociétés de communication, parfois sur des gros budgets pub, le reste du temps pour des clopinettes. Je m’en fous, je vis avec rien, mais je me fixe une règle : je bosse pour rien lorsque les projets sont fauchés avec les gens sympas, mais s’il y a du fric sur un job, je veux ma part du gateau. - Alors que la pub commence à m’ennuyer, une copine me parle d’un informaticien qui monte un site Internet avec des artistes contemporains à des fins expérimentales. Le type a un grave problème de mise en page. Graphiquement c’est pittoyable. Je l’appelle pour lui proposer de relooker son site. On se voit, on sympathise et on décide de créer une association ayant pour but de proposer aux artistes profanes l’assistance nescessaire à la fabrication d’œuvres utilisant le réseau et n’étant visible que sur Internet. J’apprends rapidement le langage html. Et au bout d’un an, le site ICONO affiche plus de 30 œuvres expérimentales on-line, exploit inégalé à ce jour, même par la Fondation Cartier (qui nous a d’ailleurs consultés lorsqu’elle a créé sa propre galerie on-line). - Mais l’art contemporain ne regorge pas comme je l’espérais de post-surréalistes cinglés, mais plutôt de premiers de classe prétentieux, ennuyeux, connement conceptuels et sans talent. Il est temps de filer vers d’autres aventures. Le Liban, me dit ma petite amie libanaise. Je déboule à Beyrouth avec un dossier ICONO sous le bras pour refourguer une exposition numérique au Centre culturel français. J’y rencontre le patron de Cyberia, un provider qui accepte de sponsoriser l’exposition (Yann Kopp + Pierre Giner). Pendant l’opération, je trouve un boulot qui me permet de rester à Beyrouth. - Pendant un an je gagne ma vie avec le graphisme et j’aide Wadih Saffiedine (personnage incontournable à Beyrouth) à l’élaboration de sa galerie d’art : Temps et Pourtant. - Je décide de quitter le Liban, non que je m’y ennuie, mais à cause de quelques coups durs en France. Je passe l’été à Paris, je règle les problèmes, la providence est avec moi. - Je retourne à Beyrouth pour quelques mois. Je dois y achever un livre d’architecture dont je supervise la fabrication. Cyberia m’appelle et me propose de créer pour eux la charte graphique de tout leur service de presse on-line. J’accepte d’autant que je dois sortir un journal sous le manteau (la censure est féroce dans ces régions) où je raconte mes expériences et donne mon point de vue sur le Liban. Le journal s’appelle Soudain et est imprimé sur blue print… - Retour en France. Préparation d’un livre de photos sur l’Algérie. Projet de journal… - Résidence de production Web à LA CHAMBRE BLANCHE.




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